dimanche 7 février 2010

13) Carnet de voyage. Un escalier pour Hangshan (黄山 huángshān )




Huangshan en dehors des sentiers battus.

Nous voulions parcourir la montagne, et nous trouvâmes une conductrice qui nous proposa de nous emmener au départ de la randonnée avec sa fourgonnette, moyennant finances bien sûr. Elle nous conduisit pendant une vingtaine de kilomètres avant de nous déposer près du guichet qui permettait d’accéder au site et disparut aussitôt. A la maigreur du prix d'entrée nous comprîmes que nous n’étions pas au bon endroit, et en regardant la carte nous vîmes que nous étions beaucoup plus bas que prévu pour l’ascension et que la journée ne suffirait pas car il était déjà dix heures ; mais peu importait, nous étions capables de nous adapter. Les contremarches et les girons des escaliers* que nous gravitions étaient irréguliers et nous montions sans penser au nombre de marches qu’il nous restait. Nous montâmes pendant quatre heures, abrités le plus souvent par une forêt de conifères et de bambous, nos efforts étaient soutenus par le chant des cigales. Les autres promeneurs que nous avions côtoyés en entrant sur le site, étaient restés en bas près de la rivière, nous restâmes seuls longtemps. A mi-chemin, nous rencontrâmes un gardien dans sa cahute qui voulait nous faire payer un autre billet mais qui se ravisa lorsqu’il vu nos sésames. Il venait là chaque jour et ne voyait pas grand monde mis à part quelques ouvriers que nous croisâmes aussi et qui enterraient des canalisations d’eau. Nous retrouvâmes la route bitumée, la civilisation, et une boutique ou nous pûmes boire frais. Le site touristique de Huangshan s’offrait à nous, nous étions déjà fatigué de notre montée, pour ma part je me sentais un peu malade, et il restait encore au moins huit kilomètres de montée. Nous demandâmes le prix d’entrée avec le téléphérique, la caissière nous afficha le total : neuf cent trente yuans* (93€), c’était sans doute ce qu’on appelait « le coup de bambou chinois."» Après réflexion, nous déclinâmes l’invitation. Je comprenais pourquoi de nombreux chinois n’avaient pas encore visité Huangshan. Nous redescendîmes nos six kilomètres assez rapidement. Près de la sortie, nous liâmes connaissance avec des porteurs qui jouaient aux cartes. Le plus amusant c’est qu’un deux-de-cœur était retourné sur la table, indiquant l’atout probablement, la même carte, le même deux-de-cœur que j’avais trouvé dans la montagne deux heures plus tôt. Nous nous arrêtâmes le temps de griller une cigarette avec les joueurs avec qui nous passâmes un agréable moment. Il fallait maintenant retourné à l’hôtel, or l’endroit était désert et la nuit allait tomber. Nous nous adressâmes à une femme qui se trouvait là et qui appela une fourgonnette du même type que celle qui nous avait amenés. Cette fois c’était un homme qui conduisait, lorsque nous lui suggérâmes le tarif de l’aller il fut d’accord immédiatement. C’était un énervé du klaxon, il utilisait son avertisseur sans arrêt ; il nous emmena devant un restaurant par un sens interdit. « Nous ne voulons pas manger, nous voulons aller à Tangkou ! » Insistait Thomas lorsque le restaurateur pointa son nez. Notre conducteur fit donc un demi-tour catastrophique, ce n’était pas facile de tourner le volant tout en klaxonnant, d’autant plus que des voitures arrivaient dans le bon sens surpris de sa manœuvre. Nous n'avions pas fait plus de cinq cents mètres avec lui quand il nous déposa sur la grande route et nous fit signe de monter dans un autre véhicule. Le nouveau chauffeur était beaucoup plus calme et beaucoup plus sympa, il fut ravi lorsque nous lui indiquâmes la somme que nous allions lui donner. Tout s’éclaira à notre arrivée car le trajet était très court, cinq kilomètres, pas plus. La conductrice de l’aller nous avait bien eus, elle avait fait un détour…
Cette fois j’avais de la fièvre et je me couchais tôt.

*Dans les montagnes, les Chinois ont fabriqué des escaliers pour aller au ciel, ce qui permet de monter des pentes plus abruptes en moins de temps mais cela demande beaucoup plus d’efforts.

*Lonely planète indiquait l'entrée à 200 kais + 40 de téléphérique par personne alors que le tarif réel était de 230 kais +80 pour les télécabines.




2 de cœur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire