dimanche 27 septembre 2009

3) Carnet de voyage. Bon appétit ! 慢慢吃 màn màn chī


Nous avions faim et nous nous arrêtâmes dans une gargote pour satisfaire notre estomac. Clément et Thomas choisirent leurs provisions de bouche à l’étal du boui-boui. Les odeurs de la rue, une combinaison de parfums d’égout et de fragrances d’huile frite produites par les cuistanciers ambulants, mêlées aux fumets de la boutique stoppèrent net mon appétit, et je demandais une qingdao, la célèbre bière chinoise, en guise de plat de résistance. Plus nous nous enfoncions dans la cambuse et plus mon choix me semblait sage, le sol devenait de plus en plus noir et nos avant-bras adhéraient, comme des insectes sur un attrape-mouche, à la surface de la table autour de laquelle nous nous assîmes. Mes deux convives n’accordèrent pas d’importance à ces considérations et entamèrent leur repas. Pendant ce temps, j’observais la boutique : la grand’ mère attelée à la plonge, dans l’arrière-cuisine parmi les poubelles, s’empêtrait dans la vaisselle qu’elle essayait de décrasser grâce à un filet d’eau froide qui pissotait d’un vieux robinet. Les autres clients, des ouvriers, se nourrissaient sans plaisir particulier, ils mangeaient vite et laissaient de la bouffetance dans leur plateau. Pendant que les tôliers s’activaient, sans stress et avec bonne humeur, à servir leurs clients, le fils de la maison qui semblait s’ennuyer, jouait seul sur une table aux échecs chinois, jusqu’à ce que son père vint le rejoindre pour une partie. Les tenanciers m’apparaissaient aimables et bienveillants et des sourires s’esquissaient sans lassitude sur leurs frimousses.
Mes compagnons de table se rassasièrent vite, les aliments adipeux, qu’ils fussent viandes ou légumes, avaient un goût que leurs palais ignoraient jusque là, et ils ne réussissaient pas toujours à identifier ce qu’ils avalaient. Avec bonheur, le coca-cola qu’ils avaient commandé pour accompagner leur repas ranima leur tube digestif et nous pûmes prendre le métro pour la Concession Française.




Les échecs chinois 象棋 (xiàng qí ), est un jeu populaire en Chine. Le xiang qi et les échecs occidentaux ont probablement la même origine : le chaturanga, le jeu indien du philoshophe Sissa.
En savoir plus.

Motos


Il y a très peu de gros cubes en Chine, les plus utilisés sont les 125 cc.

samedi 26 septembre 2009

Mouvement cycliste




Les sooters, les cyclomoteurs et beaucoup de vélos sont électriques à Shanghai et en Chine.

lundi 21 septembre 2009

2) Carnet de voyage. Bonjour Shanghai

À la sortie de l’avion, après le passage devant la police de l’immigration qui nous avait dévisagé un long moment, nous voulûmes récupérer nos sacs à dos, or plus aucun sac ne se trouvait sur le tapis roulant réservé aux bagages en provenance de Zurich. Nous n’avions pourtant pas traîné beaucoup dans l’espace fumeur où nous avions retrouvé nos trois compatriotes, ceux-là mêmes qui avaient été fouillés à l’aéroport suisse ; la jeune femme du trio venait à Shanghai pour la première fois, par contre les deux jeunes hommes y avaient déjà séjourné ; je les trouvais tous trois forts sympathiques et ils n’avaient rien de terroristes ou de voleurs de mobylettes, n’en déplaise aux douaniers zélés. Mais je m’égare comme nos bagages que nous retrouvâmes entassés près du guichet d’information. Puis, je retirai quelques RMB à un distributeur automatique pour faire face aux dépenses courantes.
Nous sortîmes de l’aéroport climatisé, il n’était pas huit heures et la chaleur nous embrassa comme si elle nous retrouvait après une longue absence, pourtant le soleil chinois comme intimidé par cette indécence se dissimulait derrière une dense brume.
Nous devions prendre le Maglev qui fuse à quatre cent trente et un kilomètres par heure entre l’aéroport et Longyang Road (龙阳路站). Cependant, remettant à plus tard le trajet en train à sustentation magnétique, ce que nous n’avons toujours pas fait, nous décidâmes de prendre le bus numéro six qui se rendait à Zhongshan Park (中山公园) L’autobus roulait bien moins vite que le Maglev, vous vous en doutez, mais nous nous y sentions les bienvenus. Nous fîmes sensation auprès des autres usagers et auprès de la contrôleuse, tous chinois, qui s’intéressaient à nous car nous rompions quelque peu la monotonie de leur trajet quotidien. Thomas ne vit pas le temps passé, occupé à discuter en mandarin avec sa voisine mandarine ; elle lui donna son numéro de portable afin que nous la contactions en cas de problème que nous n'avons pas eu. Clément et moi, pendant ce temps, goûtions ce qui se déroulait à nos yeux, impressionnés surtout par les buildings de Putong.
Zhongshan parc à Puxi était le terminus et la contrôleuse nous indiqua, par des gestes universels ,que nous étions arrivés. Nous profitâmes de cet arrêt et de la proximité d’une agence de la Bank of China pour échanger une partie des euros que nous avions exportés.

Putong, à l'Est de la rivière Huangpu était très aéré contrairement à Puxi de l’autre coté de ce même cours d’eau. Les Shanghaïens et plus encore les touristes chinois de passage étaient curieux de nous voir, les uns nous dévisageaient tant que nous ne les regardions pas puis tournaient la tête dès qu’ils croisaient notre regard, les autres nous hélaient par un « hello ! » auxquels nous répondions par un« nihao » qui les faisait rire. Quand nous demandions notre chemin, et nous l’aurons vérifié tout au long de notre voyage, chacun essayait de nous renseigner, nous indiquant quelques fois, et de bonne foi, le sens opposé à la direction que nous recherchions. Nous finîmes le trajet en métro jusqu’à Caoyang. (曹杨路站) À la sortie de la rame, le thermomètre qui, il faut le croire, voulait nous impressionner, frisait des records à faire éclater son réservoir et nous crûmes , à cause de l'humidité, sortir dans un four à chaleur tournante. Les rues étaient plus calmes que je ne l’avais imaginé, nous trouvâmes facilement l’auberge que j’avais sélectionné sur le Net. Après une douche bien gagnée, nous nous allongeâmes dans nos lits propres (dans les deux sens) pour une sieste non moins bien méritée.

Nous ressortîmes de l’auberge vers 18 heures, c’était l’heure de pointe. La rue était devenue grouillante, les vélos, les scooters, les motos, les voitures, les autobus et les camions s’entrecroisaient de façon anarchique, au rythme de leurs avertisseurs, à faible allure heureusement. Les piétons n’étaient pas prioritaires même au feu vert dans les passages qui leurs étaient réservés et essayaient de trouver leur place dans ce capharnaüm automobile. Ce qui m’étonna, c’est que les deux roues, mis à part les motocyclettes, fonctionnaient sur batteries. La nuit était tombée et l’absence de lumière sur les véhicules semblait laisser tout ce monde indifférent comme s’il était normal que tous économisassent leur énergie. Je m’aperçus que les poubelles étaient toutes à double ouvertures, une bouche pour les déchets recyclables une autre pour les ordures non-récupérables, la Chine avait-elle une politique écologique ?


Le Yuan renminbi (Yuan monnaie du peuple), RMB, ¥ ou 元, la monnaie chinoise, est aussi appelée "Kuai" dans le langage quotidien.
10 元 = 1 € environ. Pour en savoir plus cliquer sur le billet

dimanche 20 septembre 2009

Shanghai, 上海

上海 , Shanghai signifie : « surplombant la mer », son climat est subtropical, elle se situe à l’est du pays, à l’embouchure du Yangzi Jiang. Cette mégapole compte dix-sept millions de Shanghaïens et la mégalopole atteind plus de vingt millions d’habitants (un tiers de la population française, tout de même). Puxi à l’ouest et Pudong à l’est de la rivière Huangpu forment les deux grandes parties de Shanghai.

A gauche, la SWFC (Shanghai World Financial Center), 492m,
et la Jin Mao à droite, 421m.

人民广场 (Rénmín Guǎngchǎng) Peoples' Square, Place du peuple.

jeudi 10 septembre 2009

1) Carnet de voyage. Atterrissage à Shanghai


Vue du SWFC
Il n’y a que le premier pas qui coûte

La veille du décollage, nous partîmes de Bretagne pour Paris, par le TGV, comme prévu, en entonnant 我们明天去上海 (wǒ men míng tiān qù Shàng hǎi), (demain nous partons pour Shanghai), une chanson que nous avions inventée Thomas et moi, et que nous chantions déjà depuis plusieurs jours.

Nous passâmes la nuit à Maisons-Alfort, chez Marc et Chantal, des amis de trente ans, et leur fils. Nous avions l’occasion de nous retrouver une nouvelle fois et la nuit fût courte car nous papotâmes tard : les vieux potes papotent et les années passent…

Ă l’aube, après le café, Marc nous déposa à la station de RER afin que nous rejoignissions Roissy-Charles de Gaulle d’où nous devions nous envoler . Lorsque nous arrivâmes il n’était que huit heures, nous évitions donc un stress inutile. Notre Airbus A320 de la Swiss-Air s’élança vers ses montagnes, à l’heure du bouillon. Il se posa à Zurich, sans encombre, un tour de grande aiguille plus tard. Sachant qu’un A310 et un A330 s’étaient scratchés quelques semaines plus tôt, nous pensions à la fameuse loi des séries durant le trajet, et lorsque nous sentîmes que l’avion roulait, nous retrouvâmes nos couleurs que nous avions perdues à l’amorce de l’atterrissage.

Le vol Zurich-Shanghai prit du retard, d’abord parce que des douaniers zélés avait fouillé avec soin les trois Français d’origines maghrébines qui voyageaient avec nous, ensuite parce que les services de sécurité avaient demandé à ce que l'on changeât un pneu usagé sur l’aéroplane, était-ce rassurant ? Le commandant de bord s’appelait Michel Blanc, cela nous fit sourire quand nous l’apprîmes cependant nous espérions secrètement que ce fût un homonyme du comique français et que nous n’étions pas les figurants des bronzés en Chine.
Pendant les premières heures, grâce a la console individuelle du A340, encore un Airbus, j’écoutais le dernier Neil Young, AC-DC et Led-Zep qui trainaient sur le disque dur. Et les heures s’égrainaient au rythme du flux et du reflux des plateaux repas. Je connaissais notre position grâce au GPS de la console ; alors que nous passions au sud d’ Oulan Bator, en Mongolie, de grosses secousses me réveillèrent, je n’étais pas rassuré tout comme Clément à ma droite ; Thomas dormait. Les turbulences faisaient sursauter l’avion quelque peu chatouilleux. Je me dis que je n’étais pas aux commandes de l’avion et que Michel Blanc était habitué aux petites zones de turbulences et que je devais lui faire confiance. Heureusement, cela ne dura pas et nous pûmes prendre tranquillement un petit-déjeuner avant de nous poser à Pudong. Shanghai et la Chine nous attendaient.

A Shanghai, des agents très spéciaux prenaient la température des passagers, pour détecter d'éventuels malades de la Grippe A. Heureusement, aucun des passagers n'avait de fièvre. Étrangement, Muriel n'aura pas vu ce type d'opération trois semaines plus tard...