dimanche 4 octobre 2009

4) Carnet de voyage. La concession française

Nous reprîmes le métro pour la concession française et descendîmes à la station Jing An Temple 静安寺 (Jìng'ānsì, Temple de la paix et de la tranquillité), nous étions pénards. Perdus dans les galeries des boutiques en sous-sol, nous ne trouvâmes pas la sortie principale mais une issue de secours en haut d’un escalier, l’important était de retrouver la surface. Mis à part le temple bouddhique, nous déambulions dans un décor européen peuplé de figurants asiatiques principalement ; le temple et les petites maisons contrastaient fortement avec les hautes tours modernes et ce mélange hétérogène nous fascinait. Tout nous enchantait dans ce nouveau monde : les lumières, les bâtiments et les passants . Nous échangeâmes quelques mots avec un jeune couple strasbourgeois, en stage à l’hôpital de Suzhou, qui passait le week-end à Shanghai. Les vendeurs de fausses Rolex ou de copies de Nike essayaient sans succès de nous attirer dans leurs boutiques ou dans leurs maisons ; Ils nous présentaient un dépliant ou nous laissaient leur carte que nous collectionnions, ainsi que les cartons des hôtels de massages qui ne laissaient guère d’ambiguïté sur la qualité des soins apportés. On nous en proposait à tout coin de rue et cela devenait pénible, nous sortions de nos poches le jeu déjà amassé et le présentions à ces représentants de fausses marques, cela les faisait rire et ils nous laissaient continuer. J’étais de bonne humeur et un mendiant très âgé, qui dégageait de la sympathie, récolta les miettes de mon entrain et sembla satisfait. Nous nous sentions en sécurité dans cette mégalopole somme toute xénophile. Alors que nous passions près d’un restaurant, six jeunes femmes en sortir précipitamment, court vêtues, plus jolies les unes que les autres, elles essayèrent de nous entraîner à l’intérieur ; lorsque je regardais par la vitrine, d’autres créatures aussi gracieuses que leurs camarades, de grands sourires aux lèvres, nous appelaient et nous faisaient signes de les rejoindre. Cependant, nous continuâmes notre chemin, en les remerciant : « 谢谢 , (xiè xiè) », le manque d’appétit sans doute. Les bouches d’égout, dans cette partie de la ville, digéraient très difficilement leurs eaux usées et leur haleine fétide gênait nos naseaux délicats à chaque fois que nous passions près de l’une d’elles sans la voir ; les bactéries fermentatrices des poubelles à l’extérieur des restaurants distribuaient à tout va leurs senteurs ordurières nous faisant accélérer le pas. A vingt trois heures, le quartier était toujours animé. Les coiffeurs coiffaient encore*, les épiceries étaient toujours ouvertes à cette heure avancée. Nous pouvions nous désaltérer au fur et à mesure de notre progression en achetant bouteilles d’eau, de cola ou encore de lemon, pendant que le thermomètre, encore lui, décidait de ne pas descendre sous les trente degrés. Nous déambulions comme cela depuis quatre heures, il était temps de rentrer à l’auberge. On nous vira du métro car on fermait la station*, ce fut l’occasion de héler un taxi, qui restait très abordable pour notre porte-monnaie. Shanghai, contrairement à mes a priori, me plaisait bien, mais ce n’était qu’un en-cas, demain nous attendait.

* Les vendeurs n’ont pas le droit de vendre de contrefaçons dans la rue alors ils invitent le chaland à les suivre dans les boutiques.
* Les salons de coiffure qui ont plus de coiffeuses que de clients, ne sont pas des salons de coiffure.
* Le métro Shanghaien s’arrête à 23 heures et démarre à 6 heures.

CouchSurfing ?


Mais de quels massages s'agit-il ? Ces cartes ne trompent personne !
Ceci dit, les vrais salons de massages existent, mais l'esthétique de la masseuse importe peu.

2 commentaires:

  1. Ben alors on fait quoi dans les salons de coiffure? des massages?
    Ils font de la pub mais n'ont pas le droit d'ouvrir boutique?
    C'est quoi ce puritanisme?

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  2. La prostitution est interdite en Chine, pas les salons de coiffure ! Je n'ai pas poussé la curiosité jusqu'à téléphoner au numéro ci-dessus...

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